Le Prix Excellence, catégorie 4, a récompensé le Centre d’exposition de Val-d’Or
Pour le prix Excellence, dans la catégorie 4, c’est-à-dire un projet dont le budget global se situe entre 75 et 250 000 dollars, les membres du jury ont été séduites et profondément touchées par une proposition audacieuse de réconciliation par le territoire et par le geste artistique en tant que pratique sociale non discriminante.
Dans la foulée des dénonciations des femmes autochtones qui secouent la ville de Val-d’Or, ce projet rassembleur visait la réparation à travers un processus artistique individuel et collectif ancré à l’intérieur de lieux chargés de sens pour les Anicinabek.
Guidés par une commissaire, artiste ilnue et art thérapeute, ainsi que par un artiste-gardien anicinabe s’inspirant des ainés, quatre artistes professionnels ont participé à la création in situ d’œuvres éphémères recréant et représentant des géosymboles significatifs du patrimoine immatériel algonquin de l’Abitibi-Témiscamingue. Chaque œuvre devait en outre contribuer à cicatriser une blessure, intégrer la participation citoyenne, rétablir l’historicité et préserver une trace pour l’exposition. L’institution muséale devenait ici un véritable espace d’engagement expérientiel valorisant le processus créatif comme réponse à un appel à l’action et garant d’une cicatrisation progressive.
Le jury a été impressionné par l’intensité de ce projet, résolument humain et humaniste, qui a agi comme catalyseur des forces créatrices en présence sur fond de tensions historiques et de charges émotives liées aux douloureuses blessures du passé.
Pour un projet transformateur du lien social par la production artistique, pour une initiative de médiation culturelle troublante, mais nécessaire, pour l’espace de mise en présence avec l’autre qu’il a créé et la formidable collaboration citoyenne qu’il a suscitée, le jury remet le prix Excellence, groupe 4, au Centre d’exposition de Val-d’Or pour son projet Aki odehi |cicatrices de la Terre-Mère.