En février 1995 débutait, à la faveur d'une démarche exploratoire du directeur du Musée du Québec, John Porter, auprès du directeur du Musée Rodin de Paris, Jacques Vilain, l'aventure étonnante d'une exposition qui allait bouleverser notre définition d'un blockbuster.

Imaginez une exposition de calibre international présentant l'œuvre d'un des sculpteurs les plus importants du siècle. Imaginez une exposition dont l'excellence des contenus scientifiques et artistiques fait l'objet d'une opération de communication à la fois raffinée et efficace. Bien entendu, ce rêve s'accompagne d'une campagne publicitaire impeccable…

L'audace du Musée du Québec a été de réaliser et, mieux encore, de réussir au-delà de toute attente le coup de maître que fut l'exposition Rodin à Québec. Plus de 500 000 visiteurs durant les 103 jours où l'exposition a tenu l'affiche. Autant de gens amenés à découvrir l'œuvre d'un grand artiste grâce à une muséographie sensible, à des textes à la fois limpides et riches d'informations, à des mises en contexte avec des productions québécoises, dont celle d'Alfred Laliberté. Il faut aussi souligner la qualité de la grande salle éducative mise à la disposition des visiteurs, tout comme l'ensemble des programmes et activités reliés à l'exposition. Des chiffres, puisqu'il en faut. Pour un investissement d'environ 1,3 million de dollars, l'exposition Rodin à Québec a eu des retombées économiques de quelque 56 millions de dollars d'après l'analyse du Bureau de la statistique du Québec. Et ce qui est encore mieux, les surplus dégagés par le musée de l'ordre de 1 million sont consacrés à des volets essentiels de la mission de l'institution, dont la création d'un fonds de dotation pour l'acquisition d'œuvres d'art.

Chapeau au directeur, John Porter, chapeau à Yves Lacasse, conservateur en chef adjoint et directeur des expositions! Félicitations à Janet M. Brooke et à tous les collaborateurs des deux catalogues! Bravo à toute l'équipe du musée! Bravo à tous les partenaires nationaux et internationaux! Vous avez rendu possible l'existence d'une des premières expositions-cultes du Québec.

Le récipiendaire a reçu, en guise de trophée, une sculpture originale de l'artiste montréalais Gilles Milhalcean.