Comparution au comité permanent du Patrimoine canadien : la SMQ est loin d’être rassurée
Représentée par son président, Guy Vadeboncoeur, et son directeur général, Michel Perron, la Société des musées québécois a comparu, le 8 novembre dernier, devant le comité permanent du Patrimoine canadien avec des représentants de l’Association des musées canadiens, de l’Alberta Museums Association et de la Fondation Héritage Canada. La SMQ a défendu les deux priorités découlant des résolutions adoptées lors de la dernière assemblée générale annuelle, à savoir une nouvelle politique muséale canadienne assortie d’un financement pluriannuel et l’annulation des coupures au Programme d’aide aux musées (PAM). La SMQ a déposé sa position sur ces sujets qu’il est possible de consulter en ligne dans l’Enjeux numéro 17.
Malgré la bonne réception des commentaires formulés par les représentants de la communauté muséale et le déroulement positif de cette séance, la SMQ s’inquiète d’un nouvel obstacle qui semble se profiler à l’horizon. Certaines questions émanant des conservateurs pourraient sous-entendre une volonté du gouvernement de procéder à de nouvelles consultations du milieu avant d’implanter une politique muséale canadienne. Rappelons que plusieurs intervenants, dont les représentants d’associations muséales, travaillent depuis deux ans sur ce dossier et qu’un processus de consultation exemplaire a déjà été mené. La SMQ considère que la situation n’a pas changé depuis, mis à part l’annonce de coupures au PAM par la ministre du Patrimoine canadien. De nouvelles consultations seraient donc inutiles et constitueraient un net recul dans ce dossier.
Durant la comparution des trois organismes muséaux, il fut aussi largement question des coupures annoncées au PAM. Si la confusion persiste quant aux modalités d’application de ces coupures, la communauté muséale est unanime à en demander l’abolition puisque celles-ci toucheraient le seul programme fédéral dédié exclusivement aux musées. Dans le contexte actuel, une telle réduction du programme ne peut que sérieusement ébranler la confiance de voir implantée une politique muséale canadienne, dotée de subsides adéquats, dans un avenir rapproché.
Par ailleurs, les inquiétudes de la SMQ se sont ravivées alors que Stéphane Baillargeon annonçait dans son article bien étoffé «Fin de la diplomatie culturelle» publié dans Le Devoir du 10 novembre, «qu’Ottawa sabre les services culturels des ambassades canadiennes à l’étranger et que les budgets pour les arts et la culture de toutes les représentations diplomatiques seraient comprimés pour l’année en cours et éliminés à partir d’avril 2007». De plus, selon les informations qu’il a recueillies, «les centres culturels canadiens de Londres et de Paris seraient transformés en coquilles vides». Pour lire l’article complet
Soyons clairs, devant l’attitude du présent gouvernement, nous devrons redoubler d’efforts pour le gagner à notre cause et le faire agir en regard des besoins criants des musées tout comme ceux de l’ensemble du secteur culturel.