Fermeture officielle du Jardin zoologique du Québec : la SMQ s’adresse au premier ministre Jean Charest
Au moment où le Jardin zoologique du Québec se voyait sérieusement menacé de fermeture, la SMQ a donné son appui officiel à la Coalition pour la sauvegarde du zoo, mise en place par la Chambre de commerce des entrepreneurs de Québec. Elle a donc émis, le 17 janvier 2006, un communiqué de presse pour signifier clairement son appui à la Coalition. L’annonce de la fermeture du zoo a suscité une mobilisation spectaculaire dans la région de Québec (débordant largement le territoire de la Ville de Québec) et la voix des opposants s’est fait entendre dans toutes les tribunes disponibles. Aujourd’hui, la date butoir du 31 mars derrière nous, le gouvernement Charest semble insensible aux protestations de la population et maintient sa décision de fermer cette institution muséale faisant partie intégrante du patrimoine québécois. Dans ce contexte, la SMQ a envoyé une lettre au premier ministre Jean Charest lui demandant d’intervenir personnellement afin de sauvegarder le zoo situé à Charlesbourg et éviter ainsi la perte inestimable d’expertise et de savoir-faire qu’entrainera sa fermeture définitive, sans parler des collections orphelines dont la survie sera menacée.
Quelques faits
Rappelons que l’annonce officielle de fermeture du zoo a été faite par le ministre des Transports et responsable de la région de la Capitale-Nationale, Michel Després, à la fin de l’année 2005. Très rapidement une mobilisation s’est organisée tant du côté de la population que de celui des partis d’opposition. Les conservateurs en ont même fait un enjeu lors de leur dernière campagne électorale fédérale.
En janvier, la mairesse de Québec, Andrée Boucher, et le ministre Després ont convenu d’un plan de sauvetage : le gouvernement se départit du zoo et assure à la Ville une subvention de fonctionnement annuelle de l’ordre de 12 M$. Cependant, des conditions doivent être respectées pour valider cette entente. Il faut convaincre les autres villes de la Communauté métropolitaine de Québec de s’engager financièrement à éponger le déficit anticipé du zoo estimé à 5 M$ et faire débloquer 4 M$ par la Coalition pour la sauvegarde du zoo. Enfin, il faut aller chercher au fédéral 35 M$ pour compléter l’amélioration des infrastructures et ce, avant le 31 mars 2006. Sinon le Jardin zoologique ferme ses portes définitivement. Devant les refus de la MRC de Jacques-Cartier et de la Ville de Lévis, la mairesse Andrée Boucher a demandé au ministre Després une prolongation jusqu’au 31 décembre 2006 mais sa demande a été rejetée.
Mobilisation spectaculaire
Outre les interventions de nombreuses personnalités de la scène politique comme Denis Coderre, Gilles Duceppe, Agnès Maltais voire des représentants du nouveau parti Québec solidaire, la mobilisation populaire a pris la forme de lettres ouvertes, de prises de position publiques, de participations aux conseils municipaux, etc. La Coalition pour la sauvegarde du zoo a fait circuler une pétition qui dépasse maintenant les 65 000 signatures. Diverses manifestations, des vigiles, des conférences de presse, des levées de fonds « spontanées » dans des écoles primaires, entre autres, ont été organisées et, à chaque fois, la réponse populaire a été sans équivoque.
Bref, on ne peut que s’étonner du désengagement du gouvernement dans ce dossier et s’inquiéter de l’absence de réponses à des questions de base comme : qu’adviendra-t-il de la collection vivante du zoo qui nécessite attention et soins? Pourquoi fermer une institution muséale alors que les coûts de la fermeture sont si élevés? Les coûts sont estimés à près de 22 M$. Sur quelles bases cette décision a-t-elle été prise? Toutes les possibilités de relance et de restructuration ont-elles été explorées?
Il reste à espérer que le premier ministre Charest sera sensible aux appels de tous ceux qui, comme nous, souhaitent la survie du Jardin zoologique du Québec.