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La Société des musées québécois décerne ses Prix 2010

Montréal, le 19 octobre 2010 –

À l’occasion de son congrès annuel, la Société des musées québécois a procédé à la remise de ses Prix qui récompensent annuellement des membres et des projets qui se sont démarqués dans le milieu muséal au Québec.

PRIX CARRIÈRE : PIERRE MAYRAND

Pionnier de l’écomuséologie au Québec, Pierre Mayrand est le lauréat du Prix Carrière 2010. Lors de ses études à l’Université de Paris IV, ses intérêts vont se préciser pour l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme. Sa rencontre avec le réputé Georges-Henri Rivière sera décisive pour sa carrière de muséologue. Après avoir été associé aux premiers projets monumentaux de mise en valeur du patrimoine dont la reconstitution de la Forteresse de Louisbourg et celui de la Place royale à Québec, il amorce une période d’enseignement et de recherche. Alors que ses champs d’expertise sont l’histoire de l’art au Québec, le patrimoine national et la diffusion du patrimoine auprès du public, son approche se voudra clairement multidisciplinaire. Durant la trentaine d’années qu’il consacre à l’enseignement, son implication prend plusieurs formes. Des dizaines de muséologues, animateurs culturels et intervenants en patrimoine ont été marqués par son enseignement et ses convictions envers une muséologie socialement engagée. Parmi ses principaux projets, mentionnons l’Écomusée de la Haute-Beauce, musée territoire qu’il fonde en 1978 et dont il assure la coordination pendant 18 ans. Il y développe sa vision d’une muséologie coopérative et participative, en lien avec le territoire et le développement local. Très actif sur la scène internationale, il est l’un des fondateurs, en 1984, du Mouvement international pour une nouvelle muséologie, le MINOM, aujourd’hui affilié à l’ICOM. Cette organisation préconise l’engagement social de la muséologie, la démocratisation de l’institution muséale, la critique, la solidarité et la primauté de l’humain sur l’objet dans le traitement des expositions. Homme d’engagement, d’innovation et de prospective, le lauréat est également auteur de nombreux ouvrages dont notamment la Psychosociologie de l’écomusée publié en 2004 ainsi que Essai de terminologie de la nouvelle muséologie sociale et Manual del promotor del ecomuseo, tous deux publiés en 2009.

PRIX EXCELLENCE – GROUPE INSTITUTIONNEL 1

Dans le groupe institutionnel 1, le Prix Excellence a été décerné au Musée des beaux-arts de Montréal pour l’exposition Le verre selon Tiffany – la couleur en fusion. À l’unanimité, les membres du jury ont considéré que cette exposition a largement dépassé les standards élevés du milieu muséal. Tous les aspects des fonctions muséales ont été touchés incluant des travaux exceptionnels en matière de restauration, de recherche et de logistique, notamment pour sa mise en circulation internationale. Avec plus de 180 œuvres provenant de prestigieuses institutions muséales internationales et de collectionneurs privés, cette exposition a été l’occasion d’étudier et de mettre en valeur un patrimoine montréalais oublié. Durant les trois mois de sa présentation au Québec près de 120 000 visiteurs ont admiré une sélection d’œuvres maîtresses du célèbre designer et maître verrier américain à qui le Musée rendait hommage. Un élément des plus remarquables de l’exposition est sans contredit la présentation d’un ensemble unique et méconnu de dix-sept vitraux monumentaux provenant de l’église Erskind and American appartenant désormais au Musée qui célèbre, cette année, son 150e anniversaire. Durant plus de trois ans, ces vitraux furent l’objet du plus important chantier de restauration mené par l’institution.

PRIX EXCELLENCE – GROUPE INSTITUTIONNEL 2

Le Musée du Château Ramezay a reçu le Prix Excellence dans la catégorie institutionnelle 2 pour l’exposition À table, traditions alimentaires au Québec. Les membres du jury considèrent que le récipiendaire a réussi, d’excellente manière et avec audace, à relever le défi de concilier un sujet attractif et sa mission. L’exposition tout comme la programmation éducative et culturelle s’y rattachant ont connu un large succès auprès du public tel qu’en témoigne la hausse de fréquentation de 24 % enregistrée par l’institution durant sa présentation. Cette popularité est d’autant plus réjouissante qu’elle se manifeste autour d’un événement ayant permis l’avancement des connaissances autour d’un sujet fascinant : l’histoire de l’alimentation au Québec depuis l’arrivée des premiers colons français jusqu’à aujourd’hui.

PRIX EXCELLENCE – GROUPE INSTITUTIONNEL 3

Dans le groupe institutionnel 3, les membres du jury ont porté leur choix sur le Centre d’histoire de Montréal pour son projet Mémoires des habitations Jeanne-Mance constitué essentiellement d’une clinique de mémoire et d’une exposition virtuelle. Une clinique de mémoire est de façon générale une opération de collecte et de socialisation de la mémoire d’un groupe se faisant à l’extérieur des murs de l’institution, dans la collectivité. Cette collecte a donc permis de préserver et de mettre en valeur, de manière professionnelle et dans un cadre convivial, la mémoire des Montréalais de toutes conditions en la replaçant dans son contexte historique. Fascinant tant par la démarche que par le sujet, ce projet s’inscrit dans le cadre des célébrations du 50e anniversaire des Habitations Jeanne-Mance, l’une des premières initiatives de logements sociaux au Québec.

PRIX PUBLICATION

Le jury a décerné le Prix Publication 2010 à la monographie Claudie Gagnon, réalisée par Expression, centre d’exposition de Saint-Hyacinthe et le Musée d’art de Joliette en collaboration avec le centre d’artiste autogéré de Québec, l’Œil de Poisson. Cette monographie arrive à point nommé puisqu’elle analyse et documente brillamment l’œuvre d’une artiste qui, malgré un parcours impressionnant échelonné sur vingt ans, n’avait pas à ce jour bénéficié d’un tel ouvrage. Dans ce catalogue bilingue, français et anglais, le fond et la forme s’interpellent finement puisque les pages se succèdent, multipliant les surprises textuelles, graphiques et iconographiques. En ce sens, l’ouvrage fait miroir à la production de Claudie Gagnon où l’ironie et la métaphore règnent avec brio et intelligence.

PRIX AUDIOVISUEL ET MULTIMÉDIA TÉLÉ-QUÉBEC

Le musée McCord d’histoire canadienne a remporté le Prix Audiovisuel et multimédia Télé-Québec pour son exposition virtuelle Sans rature ni censure? Caricatures éditoriales au Québec 1950-2000. Articulée autour d’une collection et d’une recherche remarquables, cette exposition offre un accès privilégié à une collection de 20 000 caricatures et les revalorise en rappelant les détails de certains événements politiques, sociaux et culturels. Au cœur de l’exposition, une section cible les points de vue francophones et anglophones sur une cinquante d’événements, de personnalités et de faits de société ayant fait les manchettes des médias de Montréal. Pour mettre en valeur cette offre numérique exceptionnelle, le musée a eu recours à une interface d’exploration à multiples perspectives (réseau « Thinkmap ») et l’a arrimée à des outils permettant au public d’exprimer les réflexions que leur inspirent ces caricatures. Le musée récipiendaire poursuit ainsi son travail avant-gardiste et se démarque en intégrant les technologies de pointe pour la numérisation de ses collections et le développement de différentes ressources web.

PRIX RELÈVE : ALESSANDRO CASSA

Le jury a retenu la candidature d’Alessandro Cassa, directeur général du Musée québécois d’archéologie, précédemment nommé Parc archéologique de la Pointe-du-Buisson, comme récipiendaire du Prix Relève 2010. Tout aussi atypique qu’étonnant, son parcours professionnel l’a amené à côtoyer les milieux de l’architecture et du cinéma avant de se joindre au réseau muséal d’abord à titre de directeur du développement des partenariats du Réseau Archéo-Québec. Par la suite, il a occupé le poste de responsable des évènements et des activités culturelles au Musée McCord d’histoire canadienne, à Montréal. Depuis deux ans, il dirige les destinées d’un musée dont il revoit la mission avec une rare énergie, proposant par le fait même une clarification de la mission qui mise sur l’essence première de l’institution et le potentiel du site. Ces opérations de repositionnement l’ont, entre autres, mené à aménager de nouvelles zones d’animation et à créer de nouvelles expositions dont l’exposition permanente Fouilles 100% publiques : le dévoilement des découvertes, inaugurée en juin dernier.

Chaque année, les lauréats reçoivent une œuvre commandée à un ou une artiste de la région qui accueille le congrès de la SMQ. Pour l’édition 2010, la conception et la réalisation des œuvres ont été confiées au sculpteur de Québec Jean-Pierre Morin.

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