Budget fédéral 2013 : la culture s’en tire, mais non sans un certain malaise
Le budget déposé le 21 mars dernier par le ministre des Finances Jim Flaherty réserve peu de surprises au milieu culturel. Toutefois, la menace d’un rapatriement de pouvoirs vers Ottawa en matière de formation de la main-d’œuvre pointe à l’horizon.
De manière plus spécifique, il semble que le milieu muséal soit épargné par le dernier budget fédéral, sous réserve d’une présentation plus détaillée des crédits alloués au ministère du Patrimoine canadien et des choix qui pourraient en résulter. Il en va de même pour le Conseil des arts du Canada. D’autres grandes institutions, dont Radio-Canada, l'Office national du film, Téléfilm Canada et Bibliothèque et Archives Canada, sont peu touchées alors qu’elles avaient subi des coupures importantes l’an dernier. Fait intéressant, le plan d’action 2013 prévoit une réserve de 47 M$ pour des projets d’infrastructures incluant la construction ou l’aménagement d’espaces culturels. Il est à espérer que les institutions muséales pourront tirer profit de cette opportunité.
Ceci étant, un élément troublant du budget Flaherty réside dans les changements affectant les transferts de crédits aux provinces en ce qui a trait à la formation de la main-d’œuvre. Ces changements modifient l’esprit et la lettre des ententes ratifiées avec les provinces pour la période 2008-2014. Le gouvernement annonce ainsi la mise en place d’une « subvention canadienne pour l’emploi » qui remplacera les transferts des 500 M$ de dollars par année versés aux provinces. Au Québec, cela signifie la disparition de transferts représentant 116 M$ annuellement dans un domaine de compétence provinciale reconnu depuis 1997. Qui plus est, pour que le gouvernement du Québec puisse rattraper en partie les pertes encourues, il devra s’inscrire dans une logique d’appariement avec les entreprises et le gouvernement fédéral, puisque telles sont les nouvelles règles fixées par Ottawa. Il faut par ailleurs préciser qu'heureusement, le financement des comités sectoriels, dont le Conseil québécois des ressources humaines en culture (CQRHC), est épargné, tout comme celui du modèle de coordination de la formation continue en culture, puisqu'ils proviennent d'une autre source, soit du Fonds de développement du marché du travail (FDMT).