Dévoilement de la très attendue politique culturelle du gouvernement du Québec
Le 12 juin dernier, le premier ministre du Québec, M. Philippe Couillard, et la ministre de la Culture et des Communications, Mme Marie Montpetit, ont dévoilé leur nouvelle politique culturelle, une politique gouvernementale très attendue dans l’ensemble du milieu culturel. Découlant d’un vaste exercice de consultations dans toutes les régions du Québec et d’une longue période de gestation, cette politique est accompagnée d’un plan d’action gouvernemental 2018-2023, assorti d’un budget de 600,9 M$ sur cinq ans, et décliné en 41 mesures. En outre, le plan d’action interpelle 34 ministères et organismes gouvernementaux, dont les trois musées d’État.
Intitulée Partout la culture, la politique s’articule autour des quatre orientations suivantes à l’intérieur desquelles les institutions muséales devront trouver leur place :
1. Contribuer à l’épanouissement individuel et collectif grâce à la culture
2. Façonner un environnement propice à la création et au rayonnement des arts et de la culture
3. Dynamiser la relation entre la culture et le territoire
4. Accroître l’apport de la culture et des communications à l’économie et au développement du Québec
Des engagements particuliers à l’égard des Autochtones y sont également formulés pour faire état des priorités gouvernementales les concernant.
Parmi les principales lignes de force, on constate qu’une attention particulière est portée à la consolidation de l’alliance culture-éducation-famille ainsi qu’à l’amélioration des conditions de pratique des artistes et artisans. Comme le suggère d’ailleurs le titre de la politique et la présentation qui en a été faite en conférence de presse par M. Couillard et Mme Montpetit, l’accessibilité élargie à la culture, sous toutes ses formes, demeure la clé de voûte de la vision du ministère de la Culture et des Communications (MCC). Pour les institutions muséales, le plan d’action propose certes des mesures qui leur permettront d’aller chercher du financement et la SMQ ne peut que se réjouir, surtout pour ses membres qui sauront répondre aux exigences de l’agrément récemment instauré par le MCC. Cependant, force est de constater que les mesures ne semblent pas tenir compte de la diversité du réseau muséal québécois et la SMQ tient à souligner que certains éléments font défaut.
Une des principales préoccupations demeure la mesure 5, qui consiste à offrir la gratuité aux résidents du Québec tous les premiers dimanches du mois. Pour lire le texte du 30 mai à ce sujet.
La SMQ appréhende des impacts négatifs, notamment une diminution potentielle du nombre de membres et de l’intérêt à devenir membre du musée alors que celui-ci sera gratuit un dimanche par mois. Il va sans dire également que le montant prévu pour compenser financièrement les musées concernés semble nettement insuffisant. Aussi, la SMQ a conçu un sondage pour avoir un portrait plus précis de la situation et elle rencontrera sous peu des membres du cabinet de la ministre Montpetit. Elle souhaite à cette occasion présenter un bilan du premier dimanche de juin et obtenir des précisions quant aux paramètres que le MCC entend définir pour établir les compensations financières promises.
Par ailleurs, on ne peut que se désoler qu’une telle politique ne fasse pas une place de choix à la culture scientifique et au rôle considérable que jouent les musées à caractère scientifique.
Bien que l’on se réjouisse que l’agrotourisme et le tourisme gourmand fassent l’objet d’une mesure, notamment pour positionner l’identité culinaire québécoise, on s’étonne qu’en dehors des festivals et événements, la notion de tourisme culturel ne soit pas mise de l’avant dans le plan d’action. En effet, la complémentarité de l’offre culturelle avec les produits d’appel mérite d’être soutenue par le MCC, tout comme l’expérience de visite et la promotion spécifique pour les touristes qui, faut-il le rappeler, contribuent de manière significative au dynamisme d’une région, tant en milieu urbain que rural. Il serait également important que le MCC documente les retombées économiques des attraits culturels, autres que les festivals.
En terminant, il est possible de répertorier les mesures qui toucheront particulièrement les institutions muséales ainsi :